- BAM
- BAMBAM (Baïkalo-Amourskaïa Maguistral)Dénommé «grande voie ferrée du Baïkal à l’Amour», le BAM commence non au lac Baïkal, mais à 300 kilomètres au nord-ouest, à Oust-Kout sur la Léna, pour atteindre Komsomolsk-sur-Amour en Extrême-Orient soviétique, en passant par Severobaïkalsk à l’extrémité nord du lac, Tchara, Tynda, Zeïa et Ourgal. Le BAM stricto sensu court sur 3 150 kilomètres de voies nouvelles; mais en y ajoutant ses extensions préexistantes à l’ouest (de Taïchet sur le Transsibérien à Oust-Kout, via le barrage de Bratsk sur l’Angara) et à l’est (de Komsomolsk à Sovietskaïa-Gavan sur le Pacifique), le BAM au sens large, véritable «Transsibérien bis», représente près de 4 400 kilomètres de voies.Le tracé définitif du BAM, cet immense chantier où ne travaillent pas moins de 130 000 ouvriers, a demandé la construction de neuf tunnels (dont un de plus de 15 km de longueur, à Severo-Mouïski), de 126 grands ponts ou viaducs sur des fleuves ou des défilés, de 3 335 installations artificielles et ouvrages divers, de plus de deux cents stations et gares d’évitement, dans des régions naguère absolument inhabitées. Les plans prévoient que le BAM sera ultérieurement doublé d’une autoroute, déjà surnommée «autobam» par les ouvriers des chantiers.Les difficultés rencontrées pour la construction de cette voie ferrée sont sans précédent, du moins par leur ampleur. Sur la majeure partie de son tracé, il faut travailler sur le permafrost (merzlota ), c’est-à-dire sur le sol gelé en permanence, traverser la taïga épaisse, franchir des marais mais aussi de nombreux fleuves et sept chaînes de montagnes, cheminer dans la région du Baïkal dans une zone de haute sismicité, enfin affronter des hivers où la température descend à 60 0C au-dessous de zéro et supporter des étés où elle monte à 40 0C.La technologie a été spécialement élaborée en fonction de ces données. Pour bâtir les ponts, par exemple, on a utilisé des piliers de soutènement mis au point tout exprès et des constructions démontables. Là où les conditions hydrogéologiques étaient particulièrement délicates, on a érigé des murs de soutènement et des retenues, on a installé divers équipements hydrotechniques. En vingt ans, six tremblements de terre de forte intensité ont eu lieu dans les parties occidentale et centrale du tracé du BAM; aussi certaines mesures spéciales ont-elles été prévues pour pallier les conséquences des séismes éventuels: en terrain meuble, les premiers tronçons des tunnels sont équipés, par exemple, de boucliers avançant dans la montagne et d’anneaux de cuvelage métalliques.Trois réservoirs naturels sont situés dans la zone du BAM: le bassin houiller de Iakoutie du Sud, le gisement de cuivre d’Oudokan et les mines de fer. C’est une situation unique: les principaux types de matières premières nécessaires à la sidérurgie (charbons cokéfiables et métaux ferreux) sont à proximité les uns des autres. Leur importance pratique est d’autant plus grande que la zone pétrolifère de Léna-Viliouï est relativement proche. Le gaz peut trouver de larges utilisations, tant dans la fabrication de la fonte et de l’acier que pour la satisfaction des autres besoins de la production. L’extraction de divers minerais utiles coûte moins cher en Sibérie orientale que dans les autres parties du pays: cela s’explique par une grande teneur des minerais et par les dimensions des gisements; et le BAM rend encore plus efficaces les dépenses consenties pour l’exploitation de ces gisements. La Sibérie orientale recèle également d’immenses réserves de bois, dont le traitement entraîne la mise en place de plusieurs vastes complexes.Avant même d’être achevée, cette voie ferrée a déjà commencé à rembourser à l’État l’argent dépensé pour sa construction. Par le «Petit BAM» (surnom de la bretelle sud-nord de 430 km allant de Bam, sur le vieux Transsibérien, à Tynda et Berkakit, avec prolongement ultérieur possible jusqu’à Iakoutsk), le premier train est parti dès 1978 vers les riches gisements de houille de Iakoutie du Sud, où l’extraction augmente d’une année à l’autre. Près de la houillère à ciel ouvert de Nerioungri, promoteur de la mise en valeur des richesses naturelles de cette zone, on a construit la plus grande fabrique d’enrichissement de Russie, ainsi qu’une puissante centrale thermique, dont le premier groupe électrogène a été mis en service en 1983.À la fin de 1983, au terme de dix ans de travaux, 95 p. 100 des travaux de terrassement du BAM étaient exécutés, ainsi que l’essentiel des ouvrages d’art. Il restait à poser à peine plus de trois cents kilomètres de voies. La jonction intégrale des divers tronçons en cours d’achèvement était assurée en 1984.Bamprov. du centre-N. du Burkina Faso; ch.-l. Kongoussi, au N. duquel se trouve le lac de Bam.
Encyclopédie Universelle. 2012.